Récit de ma grossesse extra-utérine  (1/3)

C'est important pour moi de partager avec vous ces moments difficiles. Beaucoup d'entre vous sont aussi passées par là. Chaque GEU est différente, mais le sentiment de détresse est toujours immense. N'hésitez pas à me faire part aussi de vos expériences, de vos ressentis. 

 

Après nos premiers rendez-vous à la PMA et après avoir passé tous les examens, nous étions enfin soulagés. Oui, on savait que faire un enfant naturellement serait quasiment impossible pour nous, ce qui en soit n'était pas source de grande joie ... mais le soulagement venait dans le fait de savoir, savoir enfin ! Et qui plus est, nous n'étions plus seuls face à nos problèmes. Une super équipe de gynécologues, biologistes et sage-femmes étaient là avec nous et nous proposaient une solution : la FIV.

 

On ne pouvait pas avoir d'enfant à cause de moi [Oui je dis encore "à cause de", la culpabilité ne s'envole pas comme ça du jour au lendemain...]. Une prise de sang et une hystérosalpingographie avaient permis d'établir le diagnostic : infection par chlamydia, première source d'infertilité féminine en France, assez courante, passée inaperçue dans mon corps, indolore et muette, mais qui avait bien bousillé mes trompes sur son passage.  

 

Alors que faire ? Une FIV. La fécondation in vitro a été inventée pour faire face à l'infertilité tubaire, mon cas était tout indiqué. On contourne la tuyauterie défaillante et le tour est joué. 

 

Bref, nous étions confiants, bien entourés et impatients de démarrer ! Il ne nous manquait plus que l'appel de la PMA pour être programmés et nous lancer. Mais mon corps en a décidé autrement ...

 

La gynécologue m'avait dit lors de notre deuxième rendez-vous, "il est possible que vous tombiez enceinte naturellement dans 10 ou 15 ans, qui sait ? La nature nous réserve parfois des surprises !".

 

C'est bien pourquoi après quelques jours de retard sur mon cycle, un test de grossesse en main, bel et bien positif pour la première fois de ma vie, je me suis dit, incroyablement étonnée et heureuse, la nature nous apporte notre petit miracle, mais elle n'a pas attendu 15 ans ! Quel soulagement, quelle joie, pas de FIV, pas de traitement, pas de piqûre, pas de ponction, pas d'anesthésie, pas de douleur, un bonheur tout simplement !! 

 

Mais j'ai repensé aussi à la phrase que la gynécologue avait prononcé après, "soyez prudente, si cela arrive, vous avez des risques de faire une grossesse extra-utérine". Génial ! Mais oui, qui dit trompes abîmées, dit évidemment possible GEU, et donc vigilance. 

 

J'ai gardé ces recommandations dans un coin de ma tête, j'ai appelé mon mari, et je me suis laissée aller à ce bonheur inattendu. Enfin ! Enfin ! Mon corps me donnait cette chance incroyable, j'allais pouvoir porter notre enfant, de la manière la plus naturelle du monde. J'allais rendre mon homme heureux. Nous allions devenir parents. 

 

J'ai tout de suite pris rendez-vous avec la PMA pour programmer un échographie de contrôle dans les semaines suivantes, on verrait vite le petit sac ovulaire niché au bon endroit et ce risque de GEU serait vite écarté. Je suis allée faire ma première prise de sang. Le taux était parfait. Je continuais de le contrôler tous les deux/trois jours, il continuait d'évoluer parfaitement, j'étais plus que confiante ! Une grossesse évolutive normale. Que demander de plus après tant d'attente ! 

 

Arrive donc le jour de l'échographie, je suis reçue avec de grands sourires, nous avions réussi sans l'aide de l'équipe de la PMA, mais ils étaient tout de même avec nous. La sage-femme qui me fait l'échographie est très douce, je me sens bien. Avec mon taux de bêta-hCG nous sommes assurés de voir au moins un petit sac gestationnel dans l'utérus.

 

Je voyais pour la première fois de ma vie une sage-femme en étant enceinte, je pouvais me laisser aller, tranquille, détendue. Je ressentais une plénitude très agréable : cette année-là, j'étais devenue une épouse, ce début de grossesse me donnait la confiance suffisante pour me sentir femme, et j'allais enfin devenir mère. Je trouvais que la vie était généreuse avec moi. 

 

Perdue dans mes pensées, je finis par regarder la sage-femme, qui n'avait plus l'air si doux que ça... Je ne comprends pas l'expression sur son visage, et lui demande ce qu'il se passe, elle me répond :

 

"Je ne vois rien dans votre utérus"

 

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    kiki (samedi, 15 août 2015 04:23)

    Bonjour, merci pour votre témoignage. Comment allez vous actuellement ?